Pourceux qui connaissent les routes du Fouta, je vous laisse imaginer la montĂ©e dâadrĂ©naline qui mâassaillit Ă cet instant. Et oui les portions planes et droites sont plutĂŽt rares dans le coin. Alors ĂȘtre au volant dâun vĂ©hicule sans lâoption frein et dotĂ© dâun Ă©clairage quelque peu approximatif, je vous assure que je ne faisais pas le fiĂ©rot.
1Dans la logique de la pensĂ©e occidentale, la parole, bien que premiĂšre dans lâordre de lâapprentissage, est peu considĂ©rĂ©e en ce sens quâelle ne serait pas apte Ă fonder la vĂ©ritĂ© en raison prĂ©cisĂ©ment de sa faiblesse Ă prĂ©server et Ă conserver, avec exactitude dans la durĂ©e, le contenu dâun Ă©noncĂ©. Ainsi, la parole serait mineure relativement Ă lâĂ©crit. Cette position fut Ă lâorigine dâune classification sociale qui accorda Ă certaines sociĂ©tĂ©s non occidentales, une spĂ©cificitĂ©, lâoralitĂ©. 1 CALVET, La tradition orale, Paris, 1984, p. 125. 2Ainsi en Afrique, un continent oĂč lâoralitĂ© est omniprĂ©sente quant Ă la maĂźtrise des savoirs et Ă la transmission du patrimoine des groupes sociaux, lâĂ©criture est dite absente. Alors, le dire est ce qui inscrit le message dans la durĂ©e et les paroles acquiĂšrent donc la qualitĂ© de la trace, dâoĂč lâaffirmation de Louis-Jean Calvet1 ici, les paroles restent, verba manent ». 3Mais cette parole qui reste, qui sâincruste, qui rĂ©siste Ă lâĆuvre du temps, nâest jamais quâune mĂ©moire orale ; elle renvoie toujours Ă des formes matĂ©rielles, Ă des signes, supports de ce verbe oral dĂ©notant ainsi la production de traces signifiantes qui ne sont pas perçues comme Ă©tant une manifestation de lâĂ©criture. Toute affirmation dâune absence dâĂ©criture africaine paraĂźt donc lĂ©gitime. Mais dâoĂč nous vient cette lĂ©gitimitĂ© ? 4Son origine est historiquement et idĂ©ologiquement dĂ©terminĂ©e ; une dĂ©termination qui demeure actuelle car le clivage civilisation orale/civilisation Ă©crite est maintenu. Ainsi est Ă©tablie une diffĂ©renciation gĂ©ographique. On le sait, lâAfrique appartient Ă lâespace de lâora- litĂ© tandis que lâOccident sans oublier pour autant lâAsie et le monde arabe relĂšve de celui de lâĂ©crit. Toutefois, lâoralitĂ© persiste en Europe et lâĂ©crit sâaccroĂźt considĂ©rablement en Afrique malgrĂ© de faibles taux de scolarisation. Son essor y est dâautant plus croissant que lâon serait tentĂ© de soutenir lâabsence de la dichotomie ici Ă©noncĂ©e. De fait, lâutilisation, dans les espaces dits de lâoralitĂ©, de lâalphabet latin et du systĂšme de transcription propre au monde occidental, attestent dâune existence de lâĂ©crit en ces lieux. Cependant, il ne saurait ĂȘtre question, pour cette raison, de parler dâĂ©criture africaine en indiquant cette technique dâemprunt qui, de toute Ă©vidence, ne prĂ©sente pas une spĂ©cificitĂ© susceptible de lĂ©gitimer son proprium africanum ou, pour ĂȘtre plus prĂ©cis encore, sa nĂšgrĂ©itĂ©. Par consĂ©quent, câest bien en raison de lâexclusion des Ă©critures empruntĂ©es Ă dâautres civilisations que lâAfrique subsaharienne reste la terre de lâoralitĂ©. 2 Je reprends ici avec de lĂ©gĂšres modifications un extrait de âGens de la paroleâ, gens du livre ou ... 5Mais cette spĂ©cificitĂ© africaine est toute relative car il nâest pas certain que lâaire occidentale, traditionnellement considĂ©rĂ©e comme une aire de lâĂ©crit, ne soit pas marquĂ©e par lâoralitĂ©, y compris aujourdâhui encore. Il suffit dâobserver nos comportements pour comprendre et admettre que cette pratique est toujours bien ancrĂ©e dans la civilisation de lâĂ©crit. Si dans les dĂ©marches administratives, nous procĂ©dons par textes, le suivi des dossiers se fait souvent Ă lâoral Ă lâexception bien Ă©videmment des situations Ă tendance conflictuelle. De mĂȘme, il est possible de soutenir que lâĂ©crit nâest pas absolu- ment absent en Afrique noire. Outre les Ă©critures qui nâont pas survĂ©cu Ă lâĂšre coloniale â notamment lâĂ©criture bamoun, une invention du jeune bouillonnant et ambitieux sultan Njoya 1875-1933, basa, mende en Sierra Leone et au LibĂ©ria, vai en Sierra Leone, nsidibi au Nigeria oriental et vili dans les deux Congo et Ă lâexception de lâĂ©criture occidentale, lâAfrique est marquĂ©e par un systĂšme dâĂ©criture non alphabĂ©tique dĂ©celable dans ses crĂ©ations plastiques. MalgrĂ© ces rĂ©serves, qui ne peuvent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es ici car ce nâest pas le lieu, lâopposition Ă©crit/oral apparaĂźt comme un marqueur rĂ©vĂ©lateur du rapport Afrique/Occident2. 6Ainsi, parler de lâoralitĂ© dans une journĂ©e dâĂ©tude consacrĂ©e Ă la thĂ©ologie africaine dans un espace de lâĂ©crit me conduit Ă poser un questionnement sur la pertinence ou non de la thĂ©ologie dans les aires culturelles marquĂ©es par cette oralitĂ© dans la mesure oĂč cette thĂ©o- logie ne relĂšve pas des religions africaines. Comment ce qui est de lâordre de lâĂ©crit, ce qui relĂšve de lâĂ©tude de textes sacrĂ©s â mĂȘme si ces textes peuvent prĂ©senter une ouverture sur la pensĂ©e en gĂ©nĂ©ral â, peut-il sâappliquer Ă un contexte oral qui, de surcroĂźt ignore lesdits textes ? Comment pratiquer cette Ă©tude ? En quoi la thĂ©ologie pratiquĂ©e serait-elle africaine ? Quelles pourraient ĂȘtre les adaptations possibles ? 7NâĂ©tant pas thĂ©ologien, je me garderai Ă©videmment de dĂ©ployer une Ă©tude thĂ©ologique ! Il sâagira plutĂŽt de dĂ©cliner plusieurs accep- tions possibles de la notion de parole Ă partir de lâexemple dâune ethnie dĂ©terminĂ©e, les Dagara du Burkina Faso. Lâenjeu est de montrer que cette notion, qui est un dĂ©terminant substantiel de lâoralitĂ©, prĂ©sente une valeur sociale. En tant que telle, elle contribue Ă la structuration de la sociĂ©tĂ©. De ce fait, lâoralitĂ©, loin de constituer un obstacle, peut se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre un espace favorable Ă une expression thĂ©ologique occidentale susceptible de sâenrichir de perspectives africaines. Pour cela, je commencerai par une dĂ©finition de la parole. Quâest-ce que la parole ? 8La parole renvoie Ă un acte, celui dâune Ă©mission de sons articulĂ©s signifiants. Ses sons qui sont variables font appel Ă la bouche, Ă la glotte, Ă la langue au palais, de sorte que la parole en langue dagara, est dâabord rĂ©fĂ©rencĂ©e Ă la bouche et Ă la langue qui apparaissent comme les vecteurs privilĂ©giĂ©s. Selon lâexpĂ©rience dagara, la coĂŻncidence sĂ©mantique entre bouche, langue et parole est si bien Ă©tablie que la conscience collective en vient Ă ignorer lâimportance du palais et de la glotte pour la production des sons mĂȘme si ces Ă©lĂ©ments sont pourtant convoquĂ©s. Le son produit est toujours perçu comme nâĂ©tant que le rĂ©sultat de lâaction combinĂ©e de la bouche et de la langue. 9Aussi la parole yΔrÏ
en dagara dĂ©signe-t-elle de façon gĂ©nĂ©rale le langage articulĂ©. RapportĂ© Ă la bouche, celui-ci se distingue des autres formes de langage. Dans ce contexte, la notion de parole en dagara porte le mĂȘme nom que la bouche nÏ
or et la langue zΔl. Ainsi, lorsque le Dagara Ă©voque la parole de la bouche nÏ
or yΔrÏ
, il Ă©nonce par la mĂȘme occasion la reconnaissance quâil y a dâautres formes de paroles notamment non verbales qui sont, par exemple, les mimes ou encore des sons exprimĂ©s selon une articulation spĂ©cifique non accessible Ă tous. Câest le cas de la musique et en lâoccurrence celle du balafon. 10En effet, le balafon est dit avoir une bouche et une voix ; il parle donc ! Et, il parle si bien que les paroles Ă©noncĂ©es peuvent mettre en scĂšne les personnes suivant leur genre. Câest particuliĂšrement le cas des musiques funĂ©raires qui sont diffĂ©renciĂ©es selon que la personne dĂ©cĂ©dĂ©e est une femme ou un homme. Cependant, pour accĂ©der au signifiĂ© il est nĂ©cessaire de possĂ©der un code dâinterprĂ©tation et il nâest pas donnĂ© Ă tous de lâavoir. Outre le balafon â et cela vaut pour beau- coup dâautres populations africaines â le tam-tam est aussi un outil de communication non verbale. Ainsi de celui qui sonne le rassemblement du village des DiallobĂ©, ces Peuls Toucouleurs du Fouta-Djalon et que nous dĂ©crit Cheikh Hamidou Kane dans son roman, Lâaventure ambiguĂ«. 11Si la parole est renvoyĂ©e Ă la bouche, celle-ci, en tant que terme, comporte dâautres contenus sĂ©mantiques. En dagara, le mĂȘme terme qui dĂ©signe la bouche nÏ
or, signifie par ailleurs rĂšgle, loi, vĆu, promesse, juron au sens fort dans son rapport au verbe jurer. Par ces catĂ©gories, la parole se conçoit comme une institution sociale. Aussi est-il important de savoir en faire usage. En tant quâinstitution, elle a un rĂŽle de rĂ©gulation. La parole ne sâĂ©nonce pas indiffĂ©remment selon quâon est jeune ou vieux, homme ou femme. Si le jeune est prolixe, voire volubile, le sage est toujours mesurĂ©. Du sage qui ne sâexprime pas convenablement, il sera dit de lui quâil parle Ă la maniĂšre dâun enfant Ï
yΔrΔ nĂŁ mÎ bÎŻbÎŻlĂ© ĂĄ. Autrement, en tant que dĂ©tenteur du savoir, il connaĂźt la norme. Aussi parle-t-il peu et juste. Il sait quand parler et quand se taire. Dans ce cas, le silence en lui-mĂȘme devient une parole ou plus exactement une communication non verbale. La possession de la parole est donc un art car possĂ©der la parole câest avoir le pouvoir de son contrĂŽle, câest savoir en faire bon usage. Savoir parler, câest donc savoir contrĂŽler sa bouche et sa langue, câest- Ă -dire savoir observer le silence quand câest nĂ©cessaire. Lâobservance mĂȘme du silence est une parole sans articulation. Par le silence, un interlocuteur dit Ă son correspond quâil ne peut et/ou ne doit parler. Mais dans le fond, lâimpossibilitĂ© de parler est quand mĂȘme une parole. Le silence perçu comme absence de parole, voire de communication, câest-Ă -dire un non-dire, comporte nĂ©anmoins et toujours un dire qui est certes le silence mais encore le refus de communiquer, de divulguer quelque chose, un refus qui est toujours une expression signifiante. Alors, la parole et la non-parole partagent une identitĂ©, celle de la communication dâun message. Sans avoir les mĂȘmes contenus, parole et silence ont une nature commune dans cette occurrence. 12La prise de prĂ©cautions par le vieux qui dispense ses mots avec parcimonie tĂ©moigne de ce que la parole engage son auteur, qui est responsable de ses propos. Alors la parole a Ă voir avec la vĂ©ritĂ© comme conformitĂ© de ce qui est dit Ă ce qui est. Mais cette parole qui engage et qui a rapport Ă la vĂ©ritĂ© est une parole dans laquelle interviennent les anciens, et notamment les ancĂȘtres et les dieux. Cette parole dans laquelle lâacteur prend les ancĂȘtres Ă tĂ©moin est engagement Ă leur Ă©gard, voire engagement de sa vie. Cela sâappelle nÏ
or, câest-Ă -dire un vĆu ou plus exactement un vĆu impliquant une promesse. Et si cette parole engage son auteur, câest parce que le vĆu est un pacte Ă©tabli entre lâauteur et une puissance invisible qui peut ĂȘtre lâancĂȘtre ou tout autre entitĂ© divine. Dans ce pacte, celui qui fait le vĆu donne sa parole. Et en tant que parole donnĂ©e, elle Ă©nonce les termes du pacte. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, ces termes consistent en une demande faite Ă la puissance ou Ă lâancĂȘtre. En contrepartie, le demandeur sâengage Ă satisfaire la puissance par lâoffrande dâun sacrifice. 3 M. PĂRE, Les Lobi. Tradition et changement. Burkina Faso, 2 tomes, Ă©ditions SiloĂ«, Laval, 1988, p. ... 13Le vĆu formulĂ© peut engager toute une collectivitĂ©. Ainsi, au dĂ©but du XXe siĂšcle, les Lobi, pour rĂ©sister Ă la colonisation française, avaient posĂ© la bouche » de ne pas scolariser leurs enfants. La scolarisation des enfants Ă©tait pour eux le moyen absolu de la transformation de leur sociĂ©tĂ©. Aller Ă lâĂ©cole signifiait pour eux lâabandon des traditions, câest-Ă -dire la voiex des ancĂȘtres. Alors en en appelant aux ancĂȘtres, ils jurĂšrent de ne pas inscrire les enfants Ă lâĂ©cole du blanc ». En raison de cette parole prononcĂ©e et donc de la promesse faite aux anciens de ne pas suivre la voie du blanc », la scolarisation du pays lobi fut trĂšs pĂ©nible pour lâadministration coloniale. Bien entendu il existait des difficultĂ©s matĂ©rielles Ă©loignement des Ă©lĂšves, absence dâune cantine, mais il y avait surtout le respect de la parole donnĂ©e, câest-Ă -dire la bouche des ancĂȘtres ». Pour respecter un tel engagement, les parents Ă©taient trĂšs rĂ©ticents Ă envoyer leurs enfants Ă lâĂ©cole, au point dâen arriver Ă les cacher. Lâadministration finit par user de la force pour obliger les parents Ă conduire les enfants Ă lâĂ©cole. QuâĂ cela ne tienne, les enfants iront Ă lâĂ©cole ! Mais rĂ©ussiront-ils ? En effet, les sages lobi comptaient sur lâaction des ancĂȘtres pour lâĂ©chec de lâentreprise coloniale, Ă©chec qui devait contribuer Ă la prĂ©servation de leur sociĂ©tĂ©. Et de fait, les Ă©checs scolaires furent nombreux ; ce qui voulait dire que le pacte Ă©tait aussi respectĂ© par les ancĂȘtres. Plus tard, avec le retour au village dâanciens combattants de la Seconde Guerre et le constat des changements dans le pays â peu nombreux sont les Lobi qui accĂ©daient Ă des fonctions publiques dans leur propres villages â ils dĂ©cidĂšrent dâenlever la bouche », câest-Ă -dire de modifier la parole ancestrale. Cela consista en un rituel demandant aux ancĂȘtres de consentir Ă lâabandon de la conformation Ă la premiĂšre parole, celle de ne pas soumettre les enfants Ă lâinstruction occidentale. La demande fut acceptĂ©e et modifia ainsi le comporte- ment de la population3. 14Quâil sâagisse du vĆu, de la promesse ou du juron, la parole des anciens comme la parole aux anciens est sacrĂ©e. Impossible de transiger avec elle ; il faut sây conformer. En outre, lorsquâil sâagit de la parole aux ancĂȘtres, la non-conformation devient un dĂ©dit de soi- mĂȘme. Ainsi, la parole comme vĆu, promesse, rĂšgle ou loi est une parole qui engage et dans laquelle on sâengage. Cet engagement trouve son fondement dans la confiance totale faite Ă la partie invisible des acteurs du pacte. Et que dĂ©signe cette confiance totale sinon la foi ? Au fond, le pacte ne vaut quâĂ la faveur de cette foi qui anime lâhomme qui se laisse guider par lâinvisible. Sans ce dispositif, cet appareil de construction de la vĂ©ritĂ©, le pacte nâaurait pas de validitĂ©. En prenant les ancĂȘtres ou les dieux Ă tĂ©moin, lâacteur dagara part du principe que ces ĂȘtres invisibles ne peuvent se tromper. De sorte que lorsque la demande humaine nâest pas satisfaite, lâĂ©chec est attribuĂ© au vivant qui de ce fait estime quâil a fautĂ© et que la faute est Ă lâorigine de lâĂ©chec. Ce contexte social dagara, dans lequel se mĂȘlent sacrĂ© et profane, ne serait-il pas un espace propice Ă une expĂ©rimentation de la thĂ©ologie occidentale ? Ne serait-il pas le lieu dâune recomposition de la thĂ©ologie occidentale ? 15Pour rĂ©pondre Ă ce questionnement, il convient de partir dâune position officielle, celle de personnalitĂ©s de lâĂglise en Afrique. 4 GHAANĂ MĂDA B. J., Confession de foi Parole dâengagement pour le chrĂ©- tien Dagara. Essai thĂ©olog ... 16En effet, parmi ceux qui en Afrique sont les plus aptes Ă parler de la thĂ©ologie africaine, les prĂȘtres, certains ont tendance Ă subordonner la parole dagara Ă celle de Dieu, une subordination dans laquelle ils expriment la primautĂ© de la parole divine sur celle des Dagara, les ancĂȘtres y compris. La parole dagara apparaĂźt alors comme Ă©tant une Ă©manation de la parole de Dieu. La parole du Dagara qui tient sa vie de Dieu nâest quâune ombre de la parole de Dieu qui est crĂ©atrice4 ». 17Cependant, il y a mĂ©prise le rapport entre la parole divine et la parole dagara ne tient pas en une subordination ; il tient plutĂŽt dans la foi. Au fond, ce qui fonde la vĂ©ritĂ© de la parole dagara, notamment celle des ancĂȘtres, câest la foi des acteurs pour qui cette parole se rĂ©alisera toujours ; aux Ă©noncĂ©s correspondront tĂŽt ou tard des actes. Si les effets attendus ne se manifestent pas, câest le signe que lâhomme a fautĂ© ; il nâa pas respectĂ© la loi prescrite. Lâabsence dâeffets apparaĂźt alors comme une punition par quoi lâhomme doit prendre conscience de son mauvais comporte- ment qui exige une expiation pour que soit restaurĂ© le contexte favorable Ă lâĂ©mergence de la finalitĂ© attendue de la parole. Au fond, quâil sâagisse de la parole divine ou de celle des Dagara, leur fondement est cette confiance absolue en la parole donnĂ©e ; il ne sâagit nullement dâavoir des preuves comme fondement de la vĂ©racitĂ©. Il faut y croire, avoir foi en lâadvenir du bienfait et du bien-ĂȘtre promis en verbe. Au fond, il ne serait pas illĂ©gitime de soutenir quâavant dâĂȘtre une religion du Livre, le christianisme fut dans ses origines au moins, une religion de lâoralitĂ© Allez par- tout, portez la bonne nouvelle, portez la parole du Christ ». Câest donc bien de la parole quâil sâagit. 18Alors, en guise de suspension, non de conclusion, de cette rĂ©flexion, je suis tentĂ© dâaffirmer Ă lâencontre du pĂšre Girault, auteur de LumiĂšre sur la Volta 1946, que les Dagara nâĂ©taient pas des animistes monothĂ©istes mais quâils Ă©taient chrĂ©tiens avant le christianisme. Ou, pour le dire autrement, le christianisme comportait dĂ©jĂ une dĂ©termination conforme Ă lâĂȘtre dagara, voire lâĂȘtre africain. Au cours des quatre premiĂšres dĂ©cennies de lâinstauration du christianisme en pays dagara 1930-1970, la messe nâĂ©tait prononcĂ©e quâen latin. Ă cette Ă©poque, lâengagement des dĂ©vots Ă©tait trĂšs ferme et trĂšs fort. Ils avaient foi en une parole qui leur Ă©tait pourtant sĂ©mantique- ment inaccessible. Mais au fond, Ă©tait-il important dâaccĂ©der au sens ? Celui-ci nâĂ©tait-il pas donnĂ© par le silence mĂȘme de la parole malgrĂ© des sons produits et ouĂŻs ! 19LâexpĂ©rience a montrĂ© que lorsquâon a commencĂ© Ă traduire les textes sacrĂ©s en dagara et Ă dire la messe dans la mĂȘme langue, il y eut comme un effondrement du mystĂšre qui fit baisser la ferveur des croyants, mĂȘme sâil est vrai que celle-ci demeure encore assez forte, y compris aujourdâhui encore, en comparaison de ce quâon peut observer ailleurs, par exemple en Occident. Avoir foi en une parole exprime un engagement du sujet dans lequel la vĂ©ritĂ© du dire est acceptĂ©e comme allant de soi. En lâabsence de cette acceptation ou en prĂ©sence dâune recherche de dĂ©monstration de la vĂ©ritĂ© du dire, il ne peut plus sâagir de foi. Foi et parole ont donc un rapport intime, Ă©tabli par lâengagement. De ce point de vue, Dagara, Africains et ChrĂ©tiens ont un dia- logue qui sâĂ©crit Ă partir de la parole Ă condition dâĂ©viter la pro- motion des subordinations. Si la parole dagara est soumise Ă celle de Dieu, toute culture rĂ©ciproque entre Dagara et ChrĂ©tiens est impossible car il y a domination de lâune sur lâautre, des uns sur les autres, un espace dans lequel le dialogue devient Ă©videmment problĂ©matique. La fraternitĂ© est un espace de dĂ©couverte rĂ©ciproque, dâĂ©change, de partage ; ce qui est bien Ă©videmment lâex- pression dâune humilitĂ©. Si la domination devait intervenir, on serait alors dans un contexte de conflictualitĂ© ouverte, ce qui est contraire Ă lâenseignement thĂ©ologique chrĂ©tien. Alors il est sans doute prĂ©fĂ©rable de cultiver le dialogue dans un monde dĂ©jĂ si conflictuel quâon en vient Ă ignorer les espaces de dialogue qui Ă©mergent dans ce qui est dĂ©sormais dĂ©nommĂ© mondialisation, prĂ©sentĂ©e Ă tort comme nâĂ©tant que le lieu des oppositions et des dominations.
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